Isabelle F.-Dufour vient de recevoir une subvention du Centre de recherche JEFAR pour entamer son projet de recherche intitulé « La sentence de la « dernière chance » pour les adolescents, ça marche? La réinsertion sociale et la récidive des adolescents québécois soumis à une ordonnance différée de placement et de surveillance ». Ce vaste projet de recherche qui devrait nécessiter quatre ans de travaux, est né du constat que depuis l’entrée en vigueur de la Loi sur le système de justice pénale pour les adolescents en 2002, les tribunaux ont nettement moins recours à l’incarcération et à la probation. Toutefois, le recours à l’ordonnance différée de placement et de surveillance (ODP) a presque doublé entre 2003-2004 et 2010-2011. Malgré l’utilisation plus fréquente de cette peine, aucune recherche n'en a évalué les effets. Les objectifs poursuivis par cette recherche sont donc de : 1) fournir le portrait sociodémographique et sociojudiciaire (antécédents judiciaires, type de délit commis, etc.) des adolescents québécois qui ont été soumis à une ODP depuis son adoption en 2003; 2) identifier les conditions qui ont été imposées aux adolescents ainsi que les manquements les plus souvent observés; 3) mesurer le taux de récidive des jeunes placés en ODP et mettre en exergue les variables qui y sont le plus souvent associées et; 4) mesurer le taux de réinsertion sociale de ces jeunes, en plus d’identifier où se situent leurs difficultés de réinsertion. La réalisation de cette étude nécessite une méthodologie quantitative. Des données quantitatives, extraites de l'ensemble des dossiers (N approximatif de 2000) de suivi des adolescents soumis à une ODP au Québec, permettront d'abord d'établir le portrait des jeunes et de mesurer leur récidive, en plus d'identifier les facteurs qui y sont associés. Ensuite, une analyse plus fine sera conduite sur un échantillon représentatif des dossiers (n approximatif de 350) afin d'établir le taux de réinsertion sociale de ces jeunes et de mettre en lumière les principales difficultés rencontrées. La subvention obtenue du JEFAR permettra de peaufiner la recension des écrits et de tester les outils de collecte sur une dizaine de dossiers avant que ne débute le processus formel de la recherche. |